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Histoire

(Source : Histoire de Sillans de J.SEILLE -édité par la commune de Sillans La Cascade)

Découvrir Sillans

La préhistoire et l’antiquité

Bien qu’elles soient nombreuses dans la région (visitez à cet effet, le musée de la Préhistoire de Quinson sur Verdon), peu de traces subsistent, ou ont été retrouvées, de cette période à Sillans. On note toutefois des débris de silex ou terres cuites anciennes. Des œufs de Dinosaures ont été trouvés dans le quartier dit des « Infournières » L’âge du fer marque également la présence d’habitat visible dans le quartier de Roque Rousse ; murailles de pierres sèches consolidant un éperon rocheux sur lequel on a retrouvé les vestiges d’une construction forte, ainsi que débris de céramique et une meule à grains.

L’époque gallo-Romaine

Sur le site du Bastidon on a découvert les vestiges d’un habitat avec de la céramique du Bronze final. Il est probable qu’un domaine Gallo-Romain -une villa- ait existé dans les prés jouxtant l’église du village. On y a retrouvé des restes de tuiles romaines, un possible contre-poids servant au pressage d’olives, de grains ou de raisins. Ce contre-poids, appelé « la pierre Saint Laurent » fait l’objet d’une légende citée en annexe. Des débris de lampes chrétiennes et des tessons de céramique ont également été mis au jour.

Les débuts de l’histoire documentée de Sillans

De l’an Mille au XVI -ème siècle

Dans une charte des environs de 1050 de l’abbaye Saint Victor de Marseille, il est fait mention d’une donation par le sieur Richaus et sa femme Accélène, de la moitié d’un alleu qu’ils possèdent à la villa de Sillans. En 1099, l’évêque Béranger de Fréjus, restitue à l’abbaye Saint Victor de Marseille l’église de « Cillans ».

Les seigneurs de Sillans :

En 1294 Barral II de Pontevès devient, par succession, Seigneur de Pontevès et de Sillans. Par son mariage avec Etiennette de Blacas et le testament de Barral II, les Blacas possèdent désormais des biens à Sillans. La seigneurie de Sillans passera des « Baux » aux « Pontevès », la moitié, par alliance passera aux Blacas. Puis, par rachat partiel de propriété, aux « d’Albert-Châteauneuf » qui firent par la suite, l’acquisition de la part des « Pontevès ». Par son mariage vers 1775, Louise Adélaïde-Julie d’Albert l’apporta dans la maison des « Le Tonnelier ». Mise en vente en 1781, il fut acheté par Antoine-François Rolland de Sillans. Sa petite fille Marie-Antoinette-Delphine l’a portée, par son mariage avec Boniface-Hippolyte marquis de Castellane, dans la maison de « Castellane ». Les seigneurs de Pontevès de 1294 à 1624 : Barral II, Isnard de Pontevès, Barral III, Jean de Pontevès, Bertrand, Antoine, Honoré, Gaspard et Jean de Pontevès (vers 1624).

Du XVI -ème siècle à la révolution

Le conseil municipal au XVI -ème siècle :

Les premières délibérations d’un conseil municipal apparaissent en 1593. Les délibérations du conseil nous montrent à quel point la commune ne dispose que de peu de ressources, on pourrait parler de commune « pauvre ». Les impôts sont votés à leur niveau le plus bas. On emprunte pour payer les diverses contributions dues au Duc d’Epernon qui siège à Brignoles, à la protection militaire due à la ville de Moustiers, pour payer les pensions féodales, pour payer un gardien des portes du château, assurant la protection contre les hordes de soldats qui pillent et rançonnent régulièrement. Pour être candidat aux postes de conseiller municipal ou de consul (celui qui va diriger le conseil) il est nécessaire de devoir s’acquitter de l’impôt foncier. Le mode d’élection est édicté par l’intendant de la province, il est souvent modifié en fonction des circonstances ! Sillans avaient deux co-seigneurs depuis 1536 ; l’un était un Blacas, nouveau seigneur par alliance, l’autre était Monsieur de Sillans, un Pontevès, seigneur direct du lieu depuis 1460. Les seigneurs n’étaient pas les plus assidus pour payer leurs tailles sur leurs biens roturiers. On allait souvent en procès et la commune devait parfois saisir le grain ou les bêtes. Ces procès pouvaient durer des années !

Le cadastre du XVI -ème siècle

Le cadastre révèle des noms anciens, pour certains disparus, mais qui peuvent évoquer ici où là des lieux d’aujourd’hui. Tels les noms faisant référence aux « Roques », Rocca, Roqua. Cela nous ramène bien aujourd’hui aux quartier ou lieu dits Roque-Rousse, Roque-Bérard. On trouvera aussi référence à la Roque Pounchude (pointue), la Roque Mola, la Roque d’Olive et encore la Roque Caravella. On découvre aussi dans les cadastres les lieux dits ; la « fond d’Arbaud » (plan d’Arboux ?), la font « del Bosc », la font « del nouguier » et la font « dei Juzens » ou la fontaine aux Juifs, qui laisse présager qu’une petite colonie juive était installée à Sillans au XVI -ème siècle. La plaine du moulin ; le moulin est situé auprès du sentier historique de la cascade, elle était le lieu privilégié des jardins, probablement alimentés par des canaux apportant l’eau de la rivière. De nombreux safraniers sont installés en particulier aux Rouguières. Le chanvre (canèbe) est également cultivé aux Canebières, Les cades (genévriers), pour leur huile, aux Cadenières. On trouvera sur ces vieux documents les Cabrières, la Cabre Morte, la Colle du Lébré, Caucadis, le Conil, le Castellar à la Sauvergine, cela rappelle qu’un château y était présent, les Serres (crêtes), le Pey (colline), les Blacas (chênes blancs), Cornéirédé (cornouiller).

Les conséquences des guerres d’Italie et de Provence pour notre commune :

La lutte entre François 1er et Charles Quint a entraîné des conséquences dans notre région ; au mois de juillet 1524, le connétable de Bourbon, allié de Charles Quint, envahit la Provence jusqu’à Aix avec une troupe de 15 000 hommes. Toutes les campagnes souffrirent de cette invasion. Les seigneurs étant à la guerre et les impositions tant en fourniture (grain, bétail) et monnaie, ruinèrent la région. Le comte de Carcès et les habitants firent fuir les troupes du connétable. L’année suivante, François 1er est écrasé à Pavie, il repart en guerre contre le Piémont en 1535, ce qui ruine à nouveau l’économie des villages, qui doivent pourvoir en nourriture, bétail, blé et viande les troupes. Charles Quint en profite pour repasser la frontière, toutes les troupes françaises étant en Italie, rien ne pouvait protéger les villages, il fut donc décidé de brûler les récoltes, les granges, de détruire les moulins, de boucher les puits. La région était à genoux. De fait, Charles Quint ne pouvant plus nourrir ses troupes, dû renoncer à ses ambitions et retourner en Italie. Une relative période de paix s’ouvre alors, qui durera jusqu’en 1559.

Les guerres de religion.

Sillans, comme tous les villages, subit pendant 40 ans les méfaits de cette guerre ; fourniture de vivres pour les hommes et les chevaux, pillages, viols, rançons etc… Les bandes de chaque seigneur vivaient sur l’habitant. En 1562, Tourves fut le premier village détruit par Durand de Pontevès, parce qu’y résidaient de nombreux protestants. Les Huguenots se vengèrent en prenant Barjols en 1562, ils égorgèrent près de 600 habitants. En 1574 ils envahissent Aups et massacrent les habitants. En 1590, nouveau massacre des habitants de Barjols (près de 500), par le Baron d’Ampus, un protestant. Les protestants sont battus à Corens (400 morts). A Cabas, 500 catholiques sont tués, de même à Lorgues. La plupart des soldats sont des mercenaires Allemands ou Suisses, payés ou non, qui se servent durant leurs pillages. Les paysans excédés se révoltent contre leurs seigneurs, beaucoup sont tués, assassinés comme Antoine de Pontevès à Barème ainsi que Balthazar de Pontevès poignardé, quant à Pierre de Pontevès qui eut les yeux crevés, il est assassiné. Seule, l’abjuration du protestantisme par Henri IV mit fin aux guerres de religion.

La commune au XVII -ème siècle

Saignée durant le siècle précédent, la commune est toujours aussi pauvre, il y règne une grande misère. On achète à crédit du blé, que l’on distribue pour éviter que l’on ne meure de faim. On en prête aux paysans qui n’ont plus rien à semer. Les rendements de cette époque étaient faibles : 4 grains récoltés pour 1 grain semé (6 q/ha à l’époque, contre 100 q/ha aujourd’hui). Sur 4 grains, 1 devait être rendu, 1 pour payer les impôts et autres charges. Il en restait donc 2 pour manger et donc plus rien pour la prochaine semence ! L’alimentation se composait de pains, des quelques cultures de légumes, de fromage de chèvre et de brebis, mais rarement de viande Quelques porcs pouvaient être élevés par les moins pauvres.

La commune au XVIII -ème siècle et la révolution

Peu d’événements ont été rapportés de ce siècle, si ce n’est l’apparition de la peste en Provence. Sillans étant éloignée des grandes villes y échappa, néanmoins des précautions furent mises en place aux portes du village pour les « étrangers » et voyageurs de passage. Le blé manque souvent pour les semailles, alors on emprunte pour acquérir des semences. Par la suite, les maires interdisent toute sortie de blé du village, et on entrepose le blé dans le grenier communal. La Bresque déborde plusieurs fois, détruisant les berges et fait des ravages dans les terres cultivées. A la fin du siècle, la commune est toujours aussi pauvre. Monsieur de Rolland est toujours seigneur du village et refuse comme ses prédécesseurs de payer ses tailles que le trésorier communal lui réclame. Monsieur de Rolland, étant émigré à l’étranger, ses biens seront mis sous séquestre en 1793 par Barras (le Vicomte de Barras est né à Fox-Amphoux en 1775) commissaire du peuple aux armées.. Parmi les biens sous séquestre on trouvera ; 28 hectares de la Bastide des Huchanes, 150 hectares aux Bastides de Saint Barnabé et de Garesse, 195 hectares aux Bastides des Blaques et des Baumes, 70 hectares à la Bastide du Ruety. On comptait également un moulin à huile et un moulin à farine. Nota : de retour sous le consulat, par la loi du 19 Germinal An III une grande partie de ses biens lui a été restituée, en sus de l’argent provenant de la vente de ses biens mobiliers, ainsi que les produits des fermages. La loi du 6 Brumaire An IX précisa que les terres déjà vendues ne pouvaient être restituées.

Du XIX -ème siècle au XX -ème siècle

Sous le Directoire peu d’événements marqueront Sillans, si ce n’est le retour de Monsieur Antoine François Rolland (de Sillans) dans ses propriétés, qui deviendra « Rolland-Sillans » et son fils « Emmanuel de Sillans ». Rolland de Sillans sera Conseiller Général du Var en 1806, il décédera en 1820. Le château est reconstruit.

Les constructions fortes et les châteaux de Sillans

Au Quartier de Roque-Rousse au lieudit « la Sauvergine », on découvrira les restes de fondations d’une double enceinte en pierres, de forme plutôt rectangulaire. Cette construction sur la hauteur dominait la plaine alluviaire et le cours de la Bresque. Est-ce le Castellum de Rocha, situé hors du village dans un lieu indéterminé ? Quartier de Roque-Rousse Nord on trouvera également la trace de la construction d’un oppidum, barrant un éperon rocheux. Il existait probablement un château, dont les ruines sont ensevelies dans la vieille ville, on sait qu’en 1412 Jean de Pontevès loue son château. Les Blacas l’habitèrent également. Gaspard de Pontevès construit un nouveau château, détruit pendant la révolution : Le 30 brumaire de l’an II de la République Française, en application de la loi du 28 -ème jour de l’an II, fut adjugé la démolition du château de Sillans à Jacques Giraud, cultivateur de Sillans, pour la somme de 200 Livres. Enfin, un quatrième château sera reconstruit par Rolland de Sillans au début du XIX -ème siècle, vers 1800, c’est l’actuel château que l’on voit aujourd’hui, racheté par la commune au comte de Castellane en 1992, il a fait l’objet de travaux de rénovation en 2018.

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